Plongée spéléo en cano-raft…

Le 21 mai 2009, dans les basses Gorges du Verdon, nous avons effectués une première exploration en plongée spéléo d’une résurgence de type vauclusien. Cette cavité semble très prometteuse de part ses dimensions à l’entrée du siphon (environs 5X3 m). Le débit était à peine sensible, mais une importante différence de température marque la frontière entre l’eau du Verdon (8°C) et l’eau de cette résurgence (env 15°C). L’approche de cette cavité c’est fait avec aisance à l’aide d’un canot-raft et la mise à l’eau à été facilitée par la présence d’une échelle. Cette échelle d’accès semblait permettre de contrôler la mesure du débit grâce à une échelle limnimétrique, qui est encore en place et immergé à 7 mètres de profondeur dans la cavité. Une exploration plus approfondie nous en révélera plus sur cette mystérieuse résurgence…

Equipe présente : GT, AP, LM

Initiation à la spéléo-plongée

Le 16 mai à Port Miou (Cassis -13), nous avons organisé une initiation à la plongée spéléo pour notre nouvelle équipière Florence Rivaud, qui en plus d’être plongeuse (N2) est également spéléiste, alpiniste, monitrice de canyon et infirmière ! Bravo à Flo pour cette progression de 45 min et un total de 300 m parcouru pour une prof max de 15.3 m. D’autres plongées seront envisagées dans différents contextes pédagogiques.

Equipe présente : Yann Leroy, Gwenaëlle Thépot, Florence Rivaud, Laurent Masselin

Première publication sur les Explorations menées à la Grotte des Chamois

 

Première publication de nos Explorations menées à la Grotte des Chamois
Alexandre Pougeoise et Laurent Masselin, au départ du siphon N°2, réseau des Chadoks

Nous œuvrons en partenariat avec une autre association spéléologique le CRESPE, à l’exploration d’un important réseau karstique dans les Alpes de Haute Provence. Deux de nos plongeurs ( Laurent Masselin et Alexandre Pougeoise) sont cités pour avoir explorer pour la première fois une partie du réseaux après le 3ème siphon.

« Petite » histoire d’une collaboration :

Face à cette fabuleuse source pérenne que représente l’exutoire du Coulomp, Philippe Audra et son compère Jean-Claude Nobécourt ne peuvent qu’imaginer une importante zone de drainage karstique et donc très certainement un réseau de galeries fort étendu. Située à une cinquantaine de mètre de dénivelé au dessus de cette source, la grotte des Chamois semble le seul accès à ce probable réseau. Le terminus de cette cavité n’avait pas été explorée depuis 1982 et c’est le spéléo-plongeur Christophe Peyre qui le premier avait franchis le troisième siphon de cette unique galerie, sans en trouver la suite. Là était toute la question ! En effet, avant de mobiliser d’importants moyens de pompage, il fallait confirmer l’existence d’une suite favorable… C’est ainsi que Ph. Audra fit appel au service d’Explogéo pour « passer » ce dernier siphon et tâcher d’en explorer une éventuelle continuité franchissable. Laurent Masselin fit une première reconnaissance (le 2 sept 2007) post S2 en compagnie de G. Isnard, et constate que le départ du siphon 3 est situé au pied d’un puit de 6 m (voir article du 5 sept 2007 dans ce blog). Un mois plus tard, le 5 octobre 2007, Laurent Masselin et Alexandre Pougeoise, alors équipés chacun d’un kit-bag contenant 2 bouteilles d’air comprimé de 7 litres se lance à l’assaut du S3…et du reste ! Le conduit menant au S3 est particulièrement exigu, les bouteilles cognent et l’effort est intense…Un dernier effort avec toute la prudence qu’il se doit pour descendre le puits de 6 m en opposition (diaclase) et les voilà face au miroir du S3. La visibilité n’est pas géniale pour Laurent qui passe le premier, mais est totalement opaque aux lumières d’Alexandre qui le suit à quelques mètres de distance. Le siphon ennoie une galerie en forme de tube d’environ 1 m de diamètre et quelques stalactites le jalonne. Après une vingtaine de mètres les plongeurs font surface et la galerie semble du même acabit que celle parcourue jusqu’a présent. Posant leurs lourds chargement (près de 20 kg chacun !) les plongeurs poursuivent l’exploration jusqu’au fameux « terminus Peyre ». A cet endroit une basse galerie de soutirage chargée d’argile de décantation semble continuer…mais s’avère rapidement impénétrable. Pourtant au dessus d’eux, Alex signale une petite galerie qui semble accessible par une escalade de quelques mètres…Bingo ! ça continue ! La galerie sera alors par la suite très argileuse (zone de soutirage), puis ascendante et mènera au pied d’un puits en diaclase d’environs 7 m de haut. Ce dernier escaladé, la galerie devient alors plus spacieuse, jusqu’a la découverte de la première grande salle, nommé finalement « Salle des plongeurs ». De là, un premier terminus est atteint, constitué par une importante trémie, obstruant une grande galerie, qui mènerait vers l’extérieur au pied des parois. De l’autre coté, c’est un puits d’une quinzaine de mètres de profondeur, ouvert sur une faille tout aussi haute, qui stoppe la progression mais qui ouvre la voie vers l’amont du réseau… Après cette belle première (plus de 300 mètres reconnu), les plongeurs y retournerons le lendemain, pour tenter de déceler un éventuel courant d’air au niveau de la trémie et à l’aide de bâtonnets d’encens, espérer que les collègues à l’extérieur puissent détecter un autre accès moins siphonnant…en vain hélas !

La grotte des Chamois et le réseau de la source du Coulomp qui lui fait suite à fait l’objet récemment d’un premier article, dans le magazine de la Fédération Française de Spéléologie « Spéclunca » N°112. Les trois pages de l’article sont consultable depuis ce lien :

Spelunca 112 (écho des prof.)

 

Plongée de reconnaissance à la source du Coulomp / Grotte des Chamois

Dim  2 septembre 2007
Nous avons rejoint Philippe Audra et son équipe, pour une reconnaissance de la source du Coulomp, située à quelques kilomètres du hameau d’Aurent, au NE d’Annot. L’accès au site s’est effectué par un fastidieux portage de blocs (2×7 litres et détendeurs) et matériel de plongée (combie, casque…), par le sentier « du haut » qui présente par endroit de sérieux précipices. (compter 6.4 km AL/RE depuis le parking situé au Nord du col du Fam et env 500 m de dénivelé cumulé)
Le site est constitué de la source proprement dite (où la température de l’eau avoisine les 7°C) qui se déverse dans le vallon par de fabuleuses cascades. La cavité explorée, qui semble être « le trop plein » lors des fortes crues (passées ?), nécessite pour y accéder de grimper un beau pierrier sur 150 m et d’escalader le flanc en rive gauche du vallon…ce promontoire atteint , la vue mérite largement l’effort !
La cavité est plutôt aquatique et la progression se fait à quatre pattes dans l’eau jusqu’a mi-cuisse. Le spéléo non plongeur butte très vite sur le S2. Ce dernier franchi (cela passe en bi7 sur le dos dans un kit), ne pas espérer de la visi car le fond est tapissé de « moonmilk », le conduit fait environ 1.5 m de largeur au mieux et une hauteur de 60-70 cm maxi pour une longeur de 4-5 m, T°12°C. La suite exondée n’est pas plus large mais par endroit on peu y évoluer debout, lorsque la section passe d’une conduite forcée à un profil de méandre, quelques tobogans bien glissant et de petites étroitesses en largeur, la galerie mène après une centaine de mètres à un puits d’environ 5-6 m au pied duquel stagne le S3 (nécessité d’équiper une corde pour remonter les blocs sur palan : AN + spit éventuel). Le départ du S3 semble relativement aisé et l’eau est claire. Nous n’avons pas pu le franchir faute de temps lors de cette reco, car il faut compter au moins 2h00 après le S2 AL et RE pour acheminer les blocs et plonger le siphon, sans compter le temps d’explo post S3. Retour sans encombre vers la sortie.
Lors de la redescente j’ai pris la peine de jetter un coup d’oeil subaquatique dans la « galerie » en interstrate d’où résurge la source. Le faible débi relatif (1m3/s), m’a permis d’évoluer sur 3-4m en décapelé, arrêt devant une étroiture franchissable « après travail ». J’ai observé à ce niveau des insectes aquatiques (accroché sur une roche plate) ressemblant à des mini milles pattes de 1.2 cm et large de 2mm, la carapace annelée blanche…A identifier et/ou à photographe + prélever la prochaine fois !

Exploration du Gourd de la Tune

Nos plongeurs « siphonneux », ont explorés et mis à jour la topographie d’une partie du Gourd de la Tune, résurgence située sur la commune de Pourrières. Exutoire du plateau de la Palière, au contact entre les calcaires et marnes du jurassique supérieur et les congloméras, grès et calcaire du crétacé sup. continental. Cette résurgence communique avec le réseau Laurent plus en amont sous le plateau. Le canal de Provence qui passe à proximité à dû combler en partie la galerie communicant au réseau Laurent, mais à ce jour, aucune opération n’a été menée pour en vérifier l’état.
Nous avons effectué 5 opérations entre le 22 janvier 2006 et le 2 juin 2007 avec l’exploration partielle du siphon terminal actuel (S3).
Voici le récapitulatif des précédentes opérations :

Dim 22 Janvier 2006 : Première reconnaissance

Franchissement du S1 (15 m / -2) et du S2 (22m / -4), arrêt devant un puit de 5 m. S1 retour visi quasi nulle.

TPST (temps passé sous terre): 2h (14h30-16h30) 
Plongeurs : Alexandre Pougeoise, Nicolas Rouvier, Laurent Masselin

 

 

Réseau Laurent
Plan du Réseau Laurent en amont des siphons du Gourd de la Tune

L 20 février 2006 : Équipement du P5
Test transport perfo Hilti sous l’eau, pré-équipement du puit (5 m), corde 11 m, descente et reco de la galerie lui faisant suite jusqu’au P40. Le sac étanche ne l’était pas vraiment et le perfo à pris un peu l’eau…mais sans gravité. Ajout corde + mousquetons bas échelle fer S2.

TPST : 3h (15h40-18h40)
Plongeurs : David Durant, Laurent Masselin
Dim 2 avril 2006 : Reco jusqu’au P40
Fin équipement (amélioration) du P5, évaluation de l’équipement nécessaire (cordes, plaquettes, spits) pour l’approche et la descente en technique alpine du P40. Transport du perfo dans 2 nouveaux sacs étanches : ok. Niveau d’eau S1 –10 cm.
TPST : 3h (14h15-17h15)

Plongeurs : Alexandre Pougeoise, Laurent Masselin 

Dim 13 aout 2006 : Équipement du P40, visu du S3
Equipement de la MC et de la tête du P40 au perfo. dégagement de l’argile sur les parois à la truelle ! Reco jusqu’au S3. Le P40 se découpe en trois verticales (estimées) : P22, + couloir horizontal, P12, + palier argileux, P6 en aplomb du S3

TPST : 5h (15h30-20h30)

Plongeurs :Alexandre Pougeoise, Laurent Masselin

Sam 2 juin 2007 : Plongée de reco dans le S3

Ajout spit inox plafond P14, planté spit inox tête P6 + AN lunule. Planté piton pour fil d’Ariane base du siphon. Exploration début du S3 sur 30 m / -6 m à tâton. La forme apparente du conduit semble en « trou de serrure inversé » base 3-4 m, h 1.5 à 4-5 m (diaclase)Départ du S3, cône argileux s’écoulant vers le fond + blocs d’argile se détachant de la parois à la descente, touille importante à laquelle s’ajoute en plongée (sous l’effet des bulles) des débris se décrochant en petites plaquettes liées à la corrosion.

TPST : 6h (12h45-18h45)

Plongeurs : Alexandre Pougeoise (assistance), Laurent Masselin (explo)

 

Équipement laissé en place :

-P5 : corde stat 10.5 mm/ 11 m, RG : plaquette coudée + mousqueton zicral, sangle tubulaire violet // RD, plaquette –anneau, + maillon presto-Main courante avant P30 : corde dyn 10 mm, 5 spits inox, 5 plaquettes avec maillons presto et mousquetons.-P22 : corde stat 10.5 mm / 40 m-P12 : 2 spits inox plafond, -P6 : un spit inox vertical sous strate RG.

Prévoir :

Corde 25 m pour le P12 et le P6 + une longueur de corde ou sangle env 2 m pour réaliser déviation à –3 au niveau d’une lunule dans le P6 final. 3 plaquettes anneau + maillons presto ou mousquetons.

Équipement  individuel utilisé :

Équipement de Plongée :

Bi 7 dans kit ou back pack, combinaison humide. (T° eau 14 °C)

Équipement spéléo :

Baudrier avec équipement complet pour progression sur corde

Le Ragay de Néoules

Cette seconde plongée dans la résurgence du Ragay de Néoules (Var), nous à permis d’éclaircir la configuration labyrinthique du siphon terminal actuel. N’ayant pas trouvé de nouvelles continuités franchissables, deux hypothèses s’offrent à nous : soit l’arrivée d’eau par un conduit (à repérer et désobstruer ?), est diffuse et passe aux travers de couche de sédiments et/ou d’un éboulement (blocs de roche, sable, gravier…), soit il s’agit d’un terminus se répartissant en plusieurs diaclases impénétrables (spéléologiquement parlant !). Mais il peu aussi exister d’autres explications…

Cette exploration fût néanmoins un bon entraînement, tant sur le plan physique que technique.

En effet, il faut parcourir près de 600 m, dans des conduits parfois assez étroit, pour atteindre le siphon…merci les porteurs ! Nous avons utilisé une technique légère pour la plongée, 2 blocs de 6 litres placés dans un kit-bag.

Merci à notre équipe de "siphonés" : Alex, Angus, qui m’ont gentiment assisté !

 

Laurent